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Votre entreprise traduit vers le chinois : que faut-il savoir ?

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Message d'erreur

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Publié le 08/10/2019

Gérer des projets qui impliquent des langues inconnues est un véritable défi. Il est d’autant plus grand lorsque ces langues utilisent un alphabet autre que celui romain. Le chinois fait partie des cas où l’alphabet nous fait perdre tous nos repères. Apprendre le chinois dans le seul but de gérer des projets de traduction est totalement irréalisable. Cependant, vous pouvez apprendre quelques particularités du chinois qui vous aideront, au moins, à anticiper certains des problèmes que présente la traduction du chinois et à les prendre en compte lors de l'embauche d'un traducteur indépendant ou d'une agence de traduction.

Les langues sont la partie émergée de l’iceberg que constituent les différences culturelles. En tant que langue asiatique, le chinois est très différent du français, de l'anglais, de l'espagnol ou d'autres langues européennes : c'est une langue tonale, son écriture ne représente pas des sons, elle ne comporte pas d'articles...

1. Tous les Chinois ne parlent pas chinois

Jusque-là nous avons présenté le chinois comme s’il s’agissait d’une seule et unique langue que tout le monde parle. Ce n’est pas le cas. En Chine, on parle jusqu'a 13 dialectes différents (ou 6, selon la classification linguistique). Ils sont désignés comme dialectes, mais il s’agit réellement de langues distinctes. Les locuteurs de ces divers dialectes sont incapables de se comprendre à l’oral. Les différences entre les idiomes de cette famille de langues sont bien plus importantes que pour les langues romanes ! L’espagnol et le français sont bien plus similaires que la cantonais et le mandarin.

Tous les Chinois ne parlent pas chinois

Le mandarin est la langue la plus parlée en Chine. À l’heure actuelle, la langue officielle parlée est basée sur une standardisation du mandarin parlé à Pékin. Au cours des deux dernières générations, l'utilisation de ce chinois standard a doublé. Selon des données de 2007, l'usage du chinois standard chez les 15-29 ans était de 70,12 % (ce pourcentage augmente dans les villes et parmi la population la plus éduquée). Cependant, chez les 60-69 ans, le pourcentage est de 30,97 %. 

2. Alors, vers quelle langue chinoise dois-je traduire ?

Si vous avez lu le paragraphe précédent, vous avez certainement déjà la réponse. Oui, dans tous les cas, nous traduirons de préférence en mandarin. Y compris pour Taïwan, pays voisin qui représente l'opposition au régime communiste, la langue officielle est le mandarin, même si la langue la plus parlée dans la population est le taïwanais.

Alors, vers quelle langue chinoise dois-je traduire ?


En réalité, il est aussi possible de traduire en cantonais ou dans une autre langue parlée en Chine, car ils utiliseront tous des mêmes caractères. Mais évidemment, quand il s'agit de chinois, ça ne peut pas être aussi simple ; il peut en effet y avoir certaines différences entre les sinogrammes utilisés selon les dialectes/langues chinois. Par conséquent, si notre public cible est très localisé dans une région où le dialecte mandarin n'est pas parlé, la meilleure approche est d'utiliser un traducteur qui parle le dialecte local.

Dans l’optique d’un entretien avec un client chinois où une interprétation est nécessaire, il peut être avantageux de trouver un interprète qui parle le dialecte de votre client, surtout si vous voulez le surprendre et le satisfaire. Comme nous l'avons vu, la plupart des personnes ayant un niveau d'éducation supérieur parlent le mandarin standard, qui est utilisé en Chine comme langue franche. Donc si votre interprète parle le mandarin standard, cela résoudra le problème. Mais si votre client parle cantonais ou taïwanais et que vous sollicitez les services d'un interprète de ce dialecte, ce sera une agréable surprise pour lui et vous le mettrez sûrement à l'aise.

Oh ! J’allais oublier : il faut garder à l'esprit que le chinois mandarin, comme tous les autres dialectes chinois, peut s'écrire de deux façons différentes : le chinois traditionnel et le chinois simplifié.

3. Mais alors, dois-je traduire en chinois traditionnel ou en chinois simplifié ?

Lorsque nous parlons de traduction, c'est l'aspect le plus important à garder à l'esprit. Avec la révolution culturelle chinoise de 1966, les réformes de l'écriture chinoise qui avaient commencé dans les années 1950 ont été consolidées. C’est ainsi qu’est né le chinois simplifié, qui consiste en une facilitation de l’écriture chinoise. Cette écriture chinoise simplifiée est chargée d’une dimension politique ; le régime aspirait à rompre tout lien avec le passé.

Mais alors, dois-je traduire en chinois traditionnel ou en chinois simplifié ?

Comme prévu, la République de Chine, c'est-à-dire Taïwan, paradis de la résistance au changement politique en Chine continentale, a conservé l'écriture du chinois traditionnel. Ainsi, si votre entreprise cible la Chine, la Malaisie ou Singapour, vous aurez besoin que vos traductions chinoises soient en chinois simplifié. Mais si vous vous intéressez au marché de Taïwan, de Hong Kong, de Macao ou de la communauté chinoise aux États-Unis, vous aurez besoin de textes écrits en chinois traditionnel. Et, bien sûr, si votre entreprise s'adresse à tous les locuteurs chinois, vous devrez traduire en chinois traditionnel et en chinois simplifié. Par ailleurs, il est vrai que les différences entre le chinois simplifié et le chinois traditionnel sont peu nombreuses ; une personne qui sait lire le chinois traditionnel lira le chinois simplifié sans grande difficulté, et inversement.

4. Quelles polices d'écriture puis-je utiliser dans un contenu traduit en chinois ?

 
Une des surprises que l'on peut avoir en introduisant la traduction chinoise dans nos fichiers, c'est de voir des petits carrés à la place des symboles. Si cela se produit, cela signifie que la police que nous utilisons ne prend pas en charge les caractères chinois et, par conséquent, nous devrons choisir une police qui les supporte.
Que ce soit sur Mac ou Windows, il existe actuellement un grand nombre de polices Unicode qui contiennent des caractères chinois. En choisissant simplement l'une de ces polices, les textes traduits en chinois pourront s’afficher correctement. Comme police générique, nous pouvons utiliser Arial Unicode MS, mais il est aussi possible de choisir parmi une large sélection de polices spécifiques au chinois.. Dans ce cas, il sera important de déterminer si notre traduction est en chinois traditionnel ou chinois simplifié. 

Quelles polices d'écriture puis-je utiliser dans un contenu traduit en chinois ?

5. Autres curiosités du chinois

Si vos perspectives d'avenir vous préoccupent et que vous songez à apprendre le chinois pour enrichir votre CV professionnel, ces anecdotes pourraient bien vous intéresser.

5.1. Le chinois est une langue tonale ; qu’est-ce que ça signifie ?

Nous pourrions dire que les Chinois parlent en chantant. C'est une caractéristique partagée avec d'autres langues tonales asiatiques comme le vietnamien ou le thaï. Cette caractéristique contrarie de nombreux Occidentaux lorsqu'il s'agit d'apprendre le chinois. Mais nous avons de la chance dans notre malheur. Si, comme moi, vous envisagez d'apprendre le chinois, vous apprécierez de savoir que le chinois standard a « seulement » 4 tons : nous sommes bien loin des 9 tons que possède le cantonais !

Le chinois est une langue tonale ; qu’est-ce que ça signifie ?

Les tons sont au niveau des syllabes. Imaginez la syllabe « oui » avec quatre tons différents, qui signifierait alors quatre choses totalement différentes. C’est fou, non ? Mais il ne faut pas se décourager ; nous, Européens, pouvons réussir à apprendre le Chinois.
Voici les quatre tons utilisés en chinois standard : le premier ton est prononcé de façon neutre, sans variation ; le deuxième ton commence dans les graves et monte vers l’aigu ; le troisième ton commence au milieu, descend dans les graves puis monte dans les aigus ; le quatrième ton commence dans les aigus et descend vers les graves. Vous imaginez un peu ? Vous voulez essayer ?
Tout ceci peut être illustré par l’exemple de la syllabe « ma » : mā, en premier ton, signifie « mère » ; má, en deuxième ton signifie « chanvre » ; mǎ en troisième ton veut dire « cheval » ; et má en quatrième ton, « réprimander ». Un petit pas de plus vers la traduction du chinois !

5.2. Pourquoi les Chinois ont-ils plus de mal à apprendre à lire ?

Et bien principalement pour les mêmes raisons que nous. Parce que c’est bien plus compliqué. En effet, le chinois ne dispose pas d’un alphabet phonétique, comme celui utilisé en allemand, en français, en russe ou en arabe, et nous pourrions dire que pour la plupart des langues, nous devons apprendre « un par un » chacun des symboles qui le compose. Chacun de ces symboles représente un mot (généralement monosyllabique).

Pourquoi les Chinois ont-ils plus de mal à apprendre à lire ?

Donc, si pour apprendre à lire le français, il faut mémoriser la représentation des phonèmes, ce que nous faisons en combinant les 26 lettres de l'alphabet en français; en chinois, une personne considérée cultivée maîtrise 10 000 symboles. Ne désespérez pas. Si vous en apprenez déjà 3 000 vous pourrez vous débrouiller et lire le journal. De plus, les caractères chinois ont une certaine logique de construction qui rend leur apprentissage plus aisé. Ils comportent de petits symboles appelés des « radicaux », qui donnent des informations sémantiques et phonétiques.

5.3. Le chinois n’est pas sexiste

Lorsque je dis qu’il n’est pas sexiste, je fais référence au fait que les phrases n’ont pas de genre féminin, masculin ou neutre. Il nous épargne ainsi les détours et ruses dont il faut faire usage en allemand, en espagnol ou en français pour le langage inclusif. Toutefois, en tant que reflet de la société, le chinois présente par écrit des éléments que l'on peut considérer sexistes. Il existe notamment un radical (petits symboles inclus dans les sinogrammes) qui signifie « femme » et qui apparaît dans des mots tels que « envie », « suspicion » ou « diable ». Un autre exemple est le caractère pour « adultère », qui est écrit avec trois radicaux « femmes » cumulés.

5.4. Les Chinois parlent comme Tarzan

Les Chinois parlent comme Tarzan


Oui, les Chinois parlent comme Tarzan, et ils se comprennent parfaitement. Je fais en particulier référence aux verbes qui ne se conjuguent pas en chinois. Ceux qui apprennent l'espagnol ou le français aimeraient bien ! En chinois, les temps verbaux sont représentés par des particules qui indiquent le temps et les verbes auxiliaires, au cas où le contexte ne rende pas le temps du verbe clair pour nous. Tout n’est pas forcément compliqué lorsqu’on apprend le chinois ! 

5.5. Il s’écrivent mais ne se parlent pas

Si vous avez tout lu jusqu’ici, vous savez que les Chinois parlent des langues si différentes les unes des autres qu'ils ne peuvent pas se comprendre à l’oral ; c'est comme si un Français se bornait à parler sa langue en Espagne. La communication serait délicate. Cependant, comme je l'ai dit, le chinois s'écrit à l'aide de symboles (ou sinogrammes) qui sont reliés à une certaine prononciation. Le résultat concret de tout cela est qu'un Chinois qui ne parle que le cantonais peut communiquer par écrit avec un autre Chinois qui ne parle que le mandarin ou le taïwanais.

Après tout, avoir une écriture basée sur des symboles ne me semble pas si tiré par les cheveux que cela. Il semble plausible de penser que l’idée d’origine de l'écriture chinoise était de pouvoir avoir le même système d'écriture pour une population multilingue. Ce système a sans aucun doute contribué à maintenir la cohésion politico-administrative au fil des siècles.

Il s’écrivent mais ne se parlent pas

La langue chinoise reflète la richesse, la diversité et la complexité d'un pays et d'une culture déterminés à devenir la nation la plus puissante du monde, comme ce fut le cas pour l'Espagne, l'Angleterre, la France et les États-Unis. L'hégémonie chinoise est l'avenir le plus vraisemblable pour les générations futures, et la connaissance de leur langue sera un atout pour ceux qui osent s’y frotter. 

 

Portrait de Josh Gambin
Josh Gambin

Josh Gambin est diplômé en sciences biologiques à l’université de Valence et en traduction et interprétation à l’université de Grenade. Il a occupé diverses fonctions comme chef de projets, maquettiste ainsi que traducteur free-lance. Depuis 2002, il est l’un des fondateurs de AbroadLink et occupe actuellement le poste de Directeur des Ventes et du Marketing.

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