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Quelle est l'origine de la traduction ?

Publié le 25/06/2021

La traduction existe depuis l’aube de l’humanité. Les peuples, dès lors qu’ils ont commencé à vouloir communiquer entre eux, ont dû avoir recours à des interprètes.  

Traducteur est donc une profession qui date de la préhistoire : peu de métiers peuvent se vanter de remonter aussi loin dans le temps. Comme le titre du recueil collectif « La Tâche poétique du traducteur » le suggère, nous pourrions conférer à ce métier une dimension poétique.

L’invention de l’écriture a toutefois marqué un tournant majeur dans le domaine de la traduction. Il a dès lors bien fallu trouver des moyens de transposer des textes dans d’autres langues, surtout pour des motifs religieux, à l’époque.

1. Les premiers efforts de traduction connus

Les premiers efforts de traduction connus

Dans son livre « Antiquité et traduction », Michel Ballard confirme que la présence la plus ancienne attestée d’interprètes date du IIIe millénaire avant notre ère en Égypte. En effet, on a retrouvé dans une nécropole située sur une colline, en face de l’île Éléphantine, les tombes de princes, hauts dignitaires et interprètes. 

Il existait déjà une hiérarchie parmi les interprètes, certains ayant obtenu, croit-on, le titre de « chef interprète ». C’était dans tous les cas une fonction hautement diplomatique, les princes ayant été responsables de missions diplomatiques officielles importantes. 

Les premiers glossaires bilingues retrouvés datent aussi du milieu du IIIe millénaire avant J.-C. à Ebla, en Syrie. Il s’agit de tablettes de pierre où les scribes avaient constitué des listes bilingues éblaïte-sumérien. 

2. Les pionniers de la traduction moderne

Les pionniers de la traduction moderne

Les 72 savants juifs des 12 tribus d’Israël à l’origine de la traduction de la Septante (l’Ancien Testament) de l’hébreu vers le grec, peuvent être considérés comme les premiers à avoir scientifiquement collaboré à une œuvre collective de traduction, aux alentours de l’année 270 av. J.-C., à Alexandrie.

Saint Jérôme, patron des traducteurs, traduira quant à lui la Bible à partir de l’hébreu et du grec pour en créer la Vulgate à partir de 383, à la demande du Pape. Il y consacrera le restant de son existence, élevant, serait-on tenté de dire, la traduction à un niveau de perfection difficilement égalable même de nos jours.

3. Bayt Al-Hikma : Les ancêtres des agences de traduction

Bayt Al-Hikma : Les ancêtres des agences de traduction

Les bayt Al-Hikma, se traduisant de l’arabe par « maisons de la sagesse » sont des institutions fondées au début du IXe siècle dans le monde arabe chargées de traiter, conserver et traduire les ouvrages disponibles

Elles ont fortement contribué à diffuser les connaissances à cette époque. La plus importe fut la bayt al-Hikma de Bagdad, bibliothèque du calife Haroun ar-Rachid.

Elle comprenait une équipe de traducteurs chevronnés qui ont traduit des ouvrages des auteurs de référence de l’époque (Pythagore, Platon, Hippocrate…) concernant de nombreux sujets allant de la médecine à la philosophie en passant par les mathématiques et la musique. 

Une agence de traduction moderne est donc aussi à son niveau, empreinte par cette démarche de diffusion du savoir : une traduction de qualité demande toujours compétence et érudition.

4. Les langues anciennes importantes en traduction

Les langues anciennes importantes en traduction

Avant l’émergence du puissant Empire britannique et de ses colonies, différentes langues ont occupé la fonction de langue officielle ou véhiculaire, dans les domaines scientifiques, philosophiques et théologiques.  

C’est ainsi que dans les bayt Al-Hikma dont nous avons parlé plus haut, les traducteurs maniaient les langues de référence de l’époque : grec, latin, syriaque, arabe, persan, hébreu, sanscrit…

La traduction a donc une très longue tradition derrière elle et on peut considérer le travail de traducteur comme essentiel et noble. Les meilleures agences de traductions actuelles, conscientes de leur riche héritage, continuent d’apporter leur pierre à cet édifice irremplaçable.

La qualité des traductions, même facilitée par certains outils de traduction automatique par ordinateur, ne peut pas se substituer à cette expérience humaine millénaire.

Portrait de Virginia Pacheco
Virginia Pacheco

Rédactrice de blogs et responsable de communauté intéressée par le multiculturalisme et la diversité linguistique. Depuis sa Vénézuela natale, elle a beaucoup voyagé et vécu en France, en Allemagne, au Cameroun et en Espagne, transmettant ses expériences interculturelles à sa passion pour l'écriture.

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