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Comment différencier un traducteur professionnel

Publié le 13/04/2021

La traduction est une activité qui est souvent sujette à la fraude professionnelle après tout n’importe quelle personne avec un ordinateur et des connaissances dans une seconde langue peut traduire. Cependant, il y a des personnes qui ont des formations académiques en traduction et qui gagnent leur vie en traduisant, se dédiant exclusivement à cette activité. Il est vrai que, suivant les circonstances, certaines personnes, possèdent les qualités parfaites pour être des grands traducteurs même si cela ne veut pas dire qu'ils se dédient professionnellement à la traduction. Il existe ce que l’on appelle des traducteurs forcés, terme qui fait référence aux personnes avec des connaissances linguistiques qui, même si elles n’ont pas de formation spécifique dans les langues, se voient forcées de faire le travail d’un traducteur au sein de leur entreprise pour une question de simplicité dans la gestion et de réduction des coûts, une chose qui se rencontre fréquemment dans les PME.

Ceci étant dit, j’aimerais maintenant énumérer une série de caractéristiques généralement rencontrées chez les professionnels de la traduction, et qui peuvent être utiles pour les distinguer et ne pas se retrouver entre les mains d’individus non professionnels. Si un traducteur ne respecte pas certaines de ces caractéristiques, cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’est pas un bon professionnel de la traduction. Les caractéristiques suivantes sont des conseils, rien de plus.

Un grand nombre de ces caractéristiques sont extrapolables aux entreprises de traduction (ou agence de traduction). Si vous hésitez entre un traducteur professionnel ou une agence de traduction je vous invite à lire notre article de blog sur ce sujet.

Traducteur professionnel Anglais

Ils ont de grandes connaissances de la langue étrangère et de ses aspects culturels.

Cela parait logique, mais il est important de le prendre en compte et cela doit être un des aspects les plus importants à évaluer. On ne peut pas être un bon traducteur et se considérer professionnel sans avoir atteint un haut niveau de compréhension des textes écrits, ou au moins du genre des textes qui doivent être traduits. Pour cette raison, les personnes qui passent une grande partie de leur vie professionnelle ou académique dans un pays étranger remplissent normalement ce critère indispensable et sont équipés du premier outil pour pouvoir être un bon traducteur professionnel.

Ils utilisent des programmes d’assistance à la traduction : SDL StudiomemoQWordFast

Dans le domaine de la traduction technique plus particulièrement, les traducteurs professionnels utilisent des programmes de traduction assistée (ou TAO, traduction assistée par ordinateur), connus dans le jargon professionnel comme mémoires de traduction. Ces programmes ont deux fonctions principales: 1) extraire le texte de nombreux formats (comme MS Word, MS PowerPoint, Adobe InDesign, fichiers xml ou HTML, etc...) De cette manière les traducteurs peuvent travailler avec des formats très divers dans une seule interface ; 2) créer un base de données (ou mémoire de traduction) comportant toutes les traductions réalisées par le traducteur avec des fonctions permettant de simplifier le travail de traduction (par exemple, on peut chercher un terme pour voir s’il a déjà été traduit avant).

Ci-dessous, une capture d’écran de SDL Studio, qui est le programme de traduction assistée détenant la plus grande part de marché parmi les traducteurs professionnels.

Capture Anglais Espagnol SDL Trados Studio

Comme je disais, l’utilisation de ces programmes est particulièrement utile dans le cas de la traduction technique, dans laquelle le texte se répète souvent et se ressemble. Elle l’est également dans d’autres domaines pour récupérer une terminologie déjà traduite par le passé.

Toutefois, dans le champ de la traduction littéraire l’utilisation de ces programmes peut être contreproductive, en général les traducteurs littéraires ne les utilisent pas. J’ai également déjà rencontré de bons traducteurs assermentés spécialisés dans la traduction de documents légaux qui n’utilisent pas ce type de programmes non plus.

Ils ont une formation en traduction

Aujourd’hui, il existe de nombreux pays (Espagne, Allemagne, France, Italie, Autriche...) où il est possible d’étudier la traduction à l’université. Les études de traduction, englobent l’étude des langues étrangères et de leur culture ainsi que des matières en relation avec la langue et la grammaire mais aussi des matières spécialisées dans le domaine technique ou juridique. Il existe aussi différents programmes universitaires orientés vers des champs de spécialisation, comme peuvent l’être la traduction médicale ou la traduction audiovisuelle.

Facultés de traduction Grenade, Edimbourg, Genève

Malheureusement, et je parle avant tout du cas des études universitaires en Espagne et en France que je connais de manière approfondie, les études supérieures en traduction ne sont pas synonyme de traducteur professionnel. Il existe encore de nombreux enseignants d’universités espagnoles qui ne connaissent pas le monde professionnel de la traduction, et donc, n’ont pas la vision ou l'expérience suffisante pour dispenser une formation orientée vers la « vie réelle ». D’autre part, et c’est l’aspect le plus important, l’apprentissage de la langue jusqu’à un niveau acceptable pour être un bon traducteur professionnel reste entre les mains des étudiants. Il est très difficile d’atteindre un haut niveau dans une langue étrangère sans avoir passé un temps significatif immergé dans la culture et la langue.

Dans tous les cas, la formation en traduction est très complète et c’est un complément important pour obtenir les meilleurs résultats professionnels, elle manque parfois aux traducteurs qui ont une grande connaissance de la langue et du champ de spécialisation.

Ils traduisent seulement vers leur langue maternelle

Pour ma part, je considère que l’une des caractéristiques du professionnalisme d’un traducteur est le fait qu’il traduise vers sa langue maternelle. C’est un principe enseigné à de nombreux traducteurs dans les facultés de traduction et qu’il est fondamental de suivre dans la plupart des cas pour obtenir les meilleures résultats, selon moi. Cependant, je suis sûr et je connais quelques exceptions, de personnes avec de telles connaissances d’une langue étrangère qu’elles sont parfaitement capables de créer des traductions que peu de natifs sont capables de produire, mais encore une fois, ce sont les exceptions qui confirment la règle.

Langue maternelle, Anglais

De temps en temps, nous recevons des C.V. de traducteurs qui offrent leurs services dans 20 combinaisons de langues différentes. Cela se présente ainsi : anglais<>espagnol<>italien<>portugais<>allemand. J’imagine que la plupart d’entre nous connaissent des personnes qui maitrisent cinq langues, mais arriver à produire des textes avec des standards de qualité professionnels est à la portée de peu de personnes, et je n’en connais personnellement aucune, même si cela ne veut pas dire que ce soit impossible. Mon conseil est de fuir les traducteurs qui offrent tant de combinaisons linguistiques.

Ils ne sont pas experts en tout.

Je me rappelle que durant mes années à la Faculté de traduction de Grenade, un admirable et détesté professeur de traduction scientifique-technique Ricardo Muñoznous prévenait: « Le marché vous spécialise ». Je suis licencié en sciences biologiques et spécialisé en biochimie et je peux dire que mon plus grand champ de spécialisation comme traducteur est l’odontologie. J’ai décroché mon premier travail en passant un examen de traduction d’un texte qui portait sur les composites (le matériel provenant du pétrole qui a remplacé l’or et l’amalgame d’argent pour les restaurations dentaires).

En me prenant comme exemple, je peux dire que les traducteurs professionnels peuvent connaitre n’importe quel sujet mais ne peuvent pas connaitre TOUS les sujets. Au fil des années, ce qui est bien est de se focaliser sur un type de traductions, ainsi les meilleurs résultats de traduction seront obtenus et la traduction sera une activité lucrative pour le traducteur.

Traduction médicale

Mon conseil à ceux qui cherchent un traducteur professionnel est de fuir ces traducteurs spécialistes en tout et, pour les traducteurs qui vendent leurs services, de privilégier les champs de spécialisation dans lesquels ils ont le plus d’expérience et de connaissances.

Dans notre entreprise, nous demandons aux traducteurs de s’enregistrer en utilisant un un formulaire d’inscription. Dans une des cases du formulaire il est demandé aux traducteurs d’indiquer leurs domaines de spécialisation. Souvent, nous trouvons des traducteurs indiquant qu’ils sont spécialistes, dans pratiquement, tous les domaines. Si nous pensons qu’un cardiologue n’a pas les connaissances et le vocabulaire qu’un neurologue ou un stomatologue peuvent avoir, que devrions nous alors penser d’un traducteur se disant être un spécialiste en tout?! Lorsque quelqu’un dit qu’il sait tout, il avoue qu’il n’est spécialisé en rien.

Ils demandent s’ils ne comprennent pas le texte original

En reprenant le point antérieur, où j’affirmais qu’un traducteur ne peut être expert dans tous les domaines, nous pouvons également dire qu’un traducteur en sait rarement plus que l'auteur du texte ou ne connait pas la terminologie et les produits propres à une entreprise. De nombreux traducteurs ont peur de demander des informations aux clients concernant les termes et les phrases qu’ils ne comprennent pas, face au risque, fondé, que le client pense qu’il ne maitrise pas la langue ou le domaine de spécialisation.

Traducteur professionnel, recherche terminologique

Selon mon expérience de chef de projet, les meilleurs traducteurs sont ceux qui n’ont pas de problème à avouer un manque de connaissance pour ainsi obtenir la meilleure traduction possible. Dans de nombreux cas, ces traducteurs découvrent des erreurs dans le document orignal et pour cela nous devrions les remercier.

Ils sont membres d’une association professionnelle de traduction

Même s’il est évident que le fait d’appartenir à une association professionnelle du secteur de la traduction (ATAITIAsetradSFT…) ne transforme personne en un bon traducteur professionnel, c’est une pratique courante.

Associations de traducteurs

Être membre d’une association professionnelle de traduction est une bonne manière de recevoir des informations avec des nouveautés techniques et des offres d’emploi. Cela est également utile pour les traducteurs afin d’offrir un image professionnelle. De plus, la majorité des associations offrent à leurs membres l’intégration à un répertoire que les clients peuvent utiliser pour les contacter et engager leurs services. Certaines associations, comme l’ATA (Association américaine de traducteurs offrent à ses membres la possibilité de passer un examen de traduction et d’obtenir un certificat qui valide leurs compétences en matière de traduction ce qui offre une garantie pertinente au moment d’engager un traducteur.

Ce ne sont pas les moins chers

Il n’y a pas de doute, les services de traduction ne sont pas donnés Il est fréquent de voir des expressions de surprise se former sur les visages de ceux qui engagent ce type de service pour la première fois au moment de connaitre le prix d’une traduction professionnelle.

Il y a celui qui pense encore pouvoir traduire les matériaux publicitaires de son entreprise ou les manuels de ses produits grâce à un traducteur automatique, comme le traducteur de Google, gratuit. Ce qui est sûr est que même si la tentation est forte de se tourner vers l’option la moins chère, il est important de regarder de combien cela est plus économique et être méfiant quand cela est, pour dire un chiffre, deux fois moins cher. Un sou est un sou! Être un bon traducteur demande un investissement dans la technologie, une formation spécialisée (universitaire ou non) et de grandes connaissances d’au moins deux langues et de différents domaines de spécialisation. Des années et du dévouement sont nécessaires pour pouvoir être un bon traducteur professionnel.

Traducteur professionnel

De nombreux clients sont tentés d’accepter les devis les moins chers, généralement par manque d’expérience et/ou de moyens pour valoriser la qualité de la traduction. Il n’existe pas de traduction parfaite, il est toujours facile de trouver des aspects à améliorer même dans les traductions des meilleurs et des plus expérimentés traducteurs, mais entre la perfection et le désastre il y a un grand pas. Je suis certain que quand il existera plus d’outils et de manières pour valoriser la qualité des traductions, le travail des bons traducteurs sera encore plus apprécié. De nos jours, il est impossible pour de nombreux demandeurs de traductions de distinguer une traduction faite par le traducteur automatique de Google de celle du meilleur traducteur professionnel, ainsi il est facilement compréhensible que l’on choisisse le plus souvent le devis le moins cher.

Ils connaissent les aspects formels de l’écriture

Si dans la communication avec le traducteur que nous voulons engager nous trouvons des négligences dans les aspects formels de l’écriture, comme les règles d’accentuation, d’orthographe ou de ponctuation, nous devons nous méfier de son professionnalisme. La capacité à produire des textes impeccables d’un point de vue formel fait partie des compétences d’un traducteur professionnel.

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Portrait de Josh Gambin
Josh Gambin

Josh Gambin est diplômé en sciences biologiques à l’université de Valence et en traduction et interprétation à l’université de Grenade. Il a occupé diverses fonctions comme chef de projets, maquettiste ainsi que traducteur free-lance. Depuis 2002, il est l’un des fondateurs de AbroadLink et occupe actuellement le poste de Directeur des Ventes et du Marketing.

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